26 janvier 2012

Huseyin Ocak à l’assaut de l’Europe

Arbitre assistant en Ligue 1 depuis moins de quatre ans, Huseyin Ocak, issu du club de Villars-sous-Écot, poursuit sa progression en s’ouvrant les portes de l’Europe dans les prochains mois. Le résultat d’une progression fulgurante.
L’arbitrage franc-comtois sous sa meilleure facette : illustration. Troisième ligue française au niveau des résultats des meilleurs sifflets tricolores, la Franche-Comté détient une nouvelle vitrine.
Dans le sillage du Bisontin Sébastien Moreira, arbitre central en Ligue 1, Huseyin Ocak vit lui aussi un rêve éveillé. Son bonheur, ce jeune arbitre de 30 ans l’a trouvé à la… touche, là où les projecteurs sont un peu plus éloignés. Un choix assumé et motivé par des débuts qu’il a plutôt mal vécus. « J’ai commencé l’arbitrage à 18 ans, en 1999. J’arbitrais en district (NDLR : Montbéliard à l’époque) ». L’histoire a failli tourner court. « En 2001, je ne prenais vraiment plus de plaisir, c’était compliqué et j’ai vraiment pensé tout arrêter ». La meilleure réponse aux quolibets du dimanche a été cette annonce, en 2004, de la filière « assistants » préparée par Michel Vautrot, alors directeur national de l’arbitrage. En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, une nouvelle vocation va naître. « Ça m’a permis de me retrouver directement en DH, dans un environnement plus agréable » explique-t-il.
Huseyin Ocak, à la gauche de Sébastien Moreira, l’arbitre central franc-comtois qui officie en Ligue 1, a été nommé arbitre assistant international

De la DH en Ligue 1… en deux ans

Son plaisir rejaillit sur ses performances. L’ascenseur n’attend pas. Promu arbitre assistant fédéral 3 dès sa première saison, Huseyin se retrouve en National, en compagnie d’un certain Sébastien Moreira, qu’il a suivi jusqu’à présent et avec lequel il officie assez souvent en Ligue 1. « Avec Sébastien, c’est forcément plus facile, car il y a surtout un lien d’amitié qui nous unit ». Une montée directe en Ligue 2 plus tard, et le voilà déjà aux portes de l’élite en 2008. « Les six meilleurs assistants montaient en Ligue 1. J’ai fini septième, mais il y a eu un désistement. J’ai eu de la chance… ».
La belle histoire ne s’arrête pas là. Son premier match en Ligue 1, vécu du côté de l’Abbé Deschamps pour un Auxerre - Nantes est avalé avec délice. « Je vous assure, ça m’a marqué, parce que c’était la première fois. Pour un passionné comme moi, se retrouver dans un grand stade, c’était quelque chose ». Trois saisons suivent. Elles se déroulent sans anicroche, mais avec quelques moments cocasses. Antonetti par exemple ? « Oui, il m’a marqué aussi… C’était un jour à Drancy, en Coupe de France. À la mi-temps, il gueulait dans son vestiaire, j’avais l’impression qu’il était à un mètre de moi. C’est quelqu’un de bien, un bon mec qui dit les choses » confesse le Franc-Comtois, qui a accueilli dernièrement une autre bonne nouvelle.
Classé parmi les meilleurs arbitres assistants (NDLR : 12 e, mais dans les faits 9 e après de nouveaux désistements) lors de la dernière saison, le voilà nommé arbitre assistant international. En clair, les matches de Coupe d’Europe sont bientôt pour lui. « Pour cette saison, c’est mort logiquement. Mais à partir de juillet, quand les groupes seront faits, je pourrai commencer l’Europa League ». Une belle fierté pour l’intéressé, qui reste pragmatique. Toujours le sourire aux lèvres, il image : « En fait, je n’ai qu’un CDD d’un an. Cet écusson international, je veux le garder, mais les résultats sont renouvelables chaque année ». Il n’y a pourtant pas de raison que cette belle histoire prenne fin.

Le Pays

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