26 juillet 2010

À l'occasion de Dijon - Grenoble (L2), le meilleur sifflet de Franche-Comté a arbitré son dernier match le samedi 24 juillet dernier à Lons.
Après 24 saisons d'activité dans le football régional et national, Didier Vincent a arbitré une toute dernière rencontre samedi soir à Lons.
En guise de jubilé, une affiche de gala entre Dijon et Grenoble (L2) dont il s'apprête à savourer la moindre action. « J'ai du mal à réaliser que ce seront mes derniers coups de sifflet » s'émeut le Lédonien, encore élu meilleur arbitre de Franche-Comté en juin dernier. « Il était temps de tourner la page, de passer à autre chose. J'ai toujours dit qu'il fallait laisser la place aux jeunes (rires). » Cela dit, s'il ne « sévira » plus sur les terrains la saison prochaine, il ne va pas quitter pour autant le monde de l'arbitrage. Dès la rentrée, Didier sera en effet missionné par la FFF pour observer ses pairs au niveau national.


Pourquoi il arrête :


« Ça faisait plusieurs années que je voulais passer la main. J'avais demandé à plusieurs reprises d'intégrer la cellule d'observateurs de la FFF mais ça ne marchait pas. Pour être honnête, je n'y croyais plus trop… Et puis, il y a quelques semaines, on m'a appelé pour m'apprendre la bonne nouvelle. J'étais super ému… Trois jours plus tôt, j'avais arbitré un match en DHR (Vesoul - Bethoncourt) sans savoir que c'était le dernier. Il y avait donc un peu de frustration car je n'avais pas pu profiter de mon dernier match. Par chance, on m'a proposé de faire mon jubilé à l'occasion de ce match de Ligue 2.


Ses nouvelles fonctions :


Désormais, je vais faire parti de la cellule d'observateurs de la FFF. Je superviserai les arbitres centraux dans l'Est de la France en CFA et CFA2. Ça consiste à évaluer les aptitudes de l'arbitre aussi bien sur le plan physique que psychologique, sans oublier sa technique, sa gestion humaine, etc. C'est une mission hyper intéressante et, en même temps, une grosse responsabilité. J'ai hâte d'y être en tout cas, d'apprendre cette nouvelle facette de l'arbitrage. Son meilleur souvenir
J'ai arbitré environ 900 matchs sur 24 saisons donc il n'est pas évident de retirer un point en particulier de toutes ces aventures. Disons qu'il y a eu des moments marquants, à forte dose émotionnelle, comme lorsque Michel Vautrot m'a remis mon écusson FFF en 1996. Il y a eu des matchs importants aussi comme une demi-finale CN2 en 1997 en tant qu'arbitre central, ou la finale de la coupe de Franche-Comté entre Morbier et Belfort en 2007.


Le pire


C'est l'agression dont j'ai été victime évidemment (1). C'est le genre de chose que je ne souhaite à aucun arbitre. Dans mon « malheur », cette histoire avait eu le mérite de faire avancer les choses. La justice avait frappé fort en condamnant mon agresseur à plusieurs mois de prison ferme, et la Ligue de Franche-Comté avait multiplié les réunions pour endiguer la violence dans les stades. Depuis, ça s'est calmé. Touchons du bois.


Ses 24 ans d'arbitrage

À l'origine, je n'étais pas destiné à être arbitre. On m'avait proposé de le faire lorsque je jouais à La Tour du Meix et peu à peu, j'y ai pris goût. C'est une très belle école de vie et avec du recul, je suis ravi d'avoir pris ce chemin. J'ai cotoyé des gens de tous les milieux sociaux, appris énormément de choses sur la psychologie humaine. La seule chose que je regrette, c'est que les lois de l'arbitrage ne changent pas ou si peu. Trop de choses restent à l'appréciation des arbitres et on n'a pas d'uniformité dans les décisions.


Son jubilé


Je suis ravi de finir par un tel match : c'est une belle affiche de Ligue 2, organisée par mon club, et beaucoup d'amis seront présents. Ce seront sans doute les 90 minutes les plus courtes de ma carrière (sourire). Je vais essayer de savourer, en espérant que ça se passe bien sur le terrain. C'est un match amical mais il faudra gérer tout ce beau monde car la reprise du championnat arrive et tout le monde va vouloir se montrer. »



Benoit Mouget

> Note
(1) : Le dimanche 29 avril 2007, Didier Vincent avait reçu un violent coup derrière la nuque à l'issue d'un match de PL entre Aiglepierre et le PS Dole-Crissey.

Michel VAUTROT en Basse Normandie

Le 30 novembre dernier, le Président de la République m'épinglait les insignes de la Légion d'Honneur sous les ors de l'Elysée en me rendant officiellement, dixit Nicolas SARKOZY, "votre Honneur au nom de la France...".



Presque six années de disette volontaire après avoir sillonné l'hexagone plus de trente ans avec le sifflet puis la casquette de patron de l'arbitrage français. Certes, j'avais répondu en mai dernier à l'invitation de mon ami Maurice REVELLO ,la cheville ouvrière du "Festival de Toulon" , qui avait accepté de prendre un trio d'arbitres du Royaume Hachémite dont je suis, depuis un an, le conseiller "intermittent" du frère du Roi, le Prince Ali. Par un incroyable hasard (?) c'est à .... Nice que j'ai fait ma rentrée officieuse il y a quelques semaines. Mais c'est en Basse-Normandie que j'ai eu l'immense bonheur de revenir par la grande porte et la tête haute "chez nous" avec la casquette de l'UEFA (clin d'oeil reconnaissant à ses membres et administratifs qui m'ont toujours permis de garder pied) pour ce prestigieux tournoi final U - 19 organisé à la perfection sur le territoire autrefois martyr de cette dynamique Ligue régionale. Nouveau signe du destin quand Marc BATTA, mon successeur et ami, m'appela pour me demander si j'acceptais d'accompagner Antoine DEPANDIS (souvenirs, souvenirs...) dans le cadre de la doublette française demandée par l'UEFA pour superviser l'arbitrage sous l'autorité de deux membres de la commission européenne, le Slovaque Jozef MARKO et le Russe Sergey ZUEV avec qui j'ai partagé tant d'aventures internationales.





Jozef MARKO – Antoine DEPANDIS – Michel VAUTROT – Serge ZUEV – Serge DUVAL


En effet, c'est dans une ligue amie de longue date par le biais, entre autres, de son Président Pierre LERESTEUX -qui m'avait toujours conservé confiance et amitié- que j'ai fait mon come back avec autant d'émotion que de nostalgie. A bientôt 65 "balais" j'ai rajeuni miraculeusement en côtoyant ceux que j'avais appréciés par le passé autour de la formidable équipe fédérée par Serge DUVAL, grand communicant devant l'éternel et incontestable leader d'une équipe régionale légitimement fière de la réussite arbitrale de ses membres. Il n'est certes pas facile de traduire mes états d'âme qui m'ont pris aux tripes en retrouvant des amis, des collègues, des figures connues et appréciées, ces bénévoles si dévoués et "sympas" qu'il me semblait ne jamais avoir quittés. Et des stades (quelle splendide enceinte de Michel-d'Ornano !) où celui de Mondeville restera à jamais gravé dans mon coeur retrouvant une certaine jeunesse après avoir été meurtri par des tricheurs et/ou manipulateurs devenu traîtres non seulement à moi mais à notre arbitrage dont l'image a pâti d'un flou qui n'avait rien d 'artistique. Immodestement, j'avoue être fier d'avoir pu regarder tout le monde dans les yeux en arrivant et prendre un énorme plaisir au sein de la "neuvième" équipe du tournoi remarquablement coordonnée par mon ancienne mais fidèle complice de l'UEFA, Natacha TSCHOPP, toujours aussi compétente avec son sourire malicieux et l'autre ami fidèle malgré les tempêtes traversées, Claude RUNAVOT, the right man at the right place, dans une tâche ingrate au service de la collectivité arbitrale et qui justifie de manière éclatante la confiance que j'avais décelée en lui mettant le pied à l'étrier de l'importante fonction de RLO... Comme quoi je n'avais pas pris que de mauvaises décisions à l'époque !



De G à D : Claude RUNAVO et Natacha TSCHOPP pour l’organisation UEFA Arbitrage


Cette équipe complétée très professionnellement par Franck DOUDET, Christophe BOULANT de la direction technique régionale, Bertrand CORCUFF le physio aux mains aussi agiles que son sifflet puisqu'il arrive aux portes dorées de l'arbitrage fédéral, sans omettre "mes" deux elite-ref Olivier THUAL et Ruddy BUQUET retrouvés avec un plaisir non dissimulé. Enfin, revenir à la "maison" m'a d'autant été plus facile que le NOVOTEL Caen-côte de nacre a été pour nous un nid douillet et de grande classe avec une direction et un personnel d'une rare compétence doublée d'une éclatante disponibilité, sans parler des artistes aux fourneaux qui ont charmé ma gourmandise légendaire qui fait de moi un homme ... de poids ! Chacun (et chacune ) comprendra que je ne puisse citer tout le monde qui m'entoure avec tant de gentillesse et partage mon humour de potache puisque ma devise n'a jamais varié : "ne pas se prendre au sérieux, mais être pris au sérieux". Mais chacun(e) se reconnaîtra et pourra dire plus tard, en regardant avec une légitime fierté derrière son écran de télévision, un de ces jeunes espoirs du sifflet et du drapeau dans les grands matches internationaux : "je le connais, j'étais avec lui en 2010 en Basse Normandie".



Les arbitres internationaux pour L’EURO 19 en Basse-Normandie

Oui nous avons été heureux en Basse Normandie avec des hommes et femmes que j'ai en ... Haute estime affectueuse et reconnaissante.


Michel VAUTROT