26 janvier 2012

La Ligue de Franche-Comté fait un premier pas vers l’apaisement

La décision des arbitres de niveau régional de se mettre « en indisponibilité » à partir de fin février, date de la reprise des championnats, fait forcément grand bruit du côté de la Ligue de Franche-Comté (voir nos précédentes éditions). L’une des doléances des hommes en noir était la suivante : que leurs représentants (outre les présidents des commissions départementales et régionale, déjà invités) soient eux aussi conviés à la table ronde organisée le samedi 4 février prochain à Besançon.
Or, hier en fin de journée, la Ligue de Franche-Comté a publié un communiqué, qui constitue un premier pas vers la résolution du conflit : « Des reproches ont été émis suite à l’absence d’invitation aux représentants des arbitres de ligue. Si une lettre a bien été remise au président de la ligue, par M. Ravier, lors d’un conseil d’administration à Besançon et dans les conditions que l’on connaît, il convient de préciser qu’aucun nom de représentant ou de responsable n’apparaissait sur le document remis. Ce dernier est émargé « les arbitres de Ligue de Franche-Comté ». Aujourd’hui, la presse locale cite les noms de MM. Gaume, Torres et Ravier. Ces trois arbitres, selon leurs déclarations, seraient les porte-parole des arbitres de ligue. De fait, toujours dans un souci de démarche de progrès et de dialogue, le président de la Ligue invitera officiellement MM. Gaume et Torres à se joindre aux personnes déjà conviées à la réunion de concertation planifiée le 4 février prochain, ainsi que M. Moreira en sa qualité de président de la section régionale de l’AFAF (M. Ravier étant déjà invité en sa qualité de président de la CDA du district Doubs Sud/Haut Doubs) ». Contacté dans la foulée, Loïs Gaume commentait cette décision : « C’est une nouvelle qui va dans le bons sens, même si elle n’améliore pas les choses. On ira à la table ronde, on ira discuter. Mais tant qu’on n’obtiendra pas ce qu’on demande, il n’y aura pas de reprise pour nous fin février ».

Huseyin Ocak à l’assaut de l’Europe

Arbitre assistant en Ligue 1 depuis moins de quatre ans, Huseyin Ocak, issu du club de Villars-sous-Écot, poursuit sa progression en s’ouvrant les portes de l’Europe dans les prochains mois. Le résultat d’une progression fulgurante.
L’arbitrage franc-comtois sous sa meilleure facette : illustration. Troisième ligue française au niveau des résultats des meilleurs sifflets tricolores, la Franche-Comté détient une nouvelle vitrine.
Dans le sillage du Bisontin Sébastien Moreira, arbitre central en Ligue 1, Huseyin Ocak vit lui aussi un rêve éveillé. Son bonheur, ce jeune arbitre de 30 ans l’a trouvé à la… touche, là où les projecteurs sont un peu plus éloignés. Un choix assumé et motivé par des débuts qu’il a plutôt mal vécus. « J’ai commencé l’arbitrage à 18 ans, en 1999. J’arbitrais en district (NDLR : Montbéliard à l’époque) ». L’histoire a failli tourner court. « En 2001, je ne prenais vraiment plus de plaisir, c’était compliqué et j’ai vraiment pensé tout arrêter ». La meilleure réponse aux quolibets du dimanche a été cette annonce, en 2004, de la filière « assistants » préparée par Michel Vautrot, alors directeur national de l’arbitrage. En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, une nouvelle vocation va naître. « Ça m’a permis de me retrouver directement en DH, dans un environnement plus agréable » explique-t-il.
Huseyin Ocak, à la gauche de Sébastien Moreira, l’arbitre central franc-comtois qui officie en Ligue 1, a été nommé arbitre assistant international

De la DH en Ligue 1… en deux ans

Son plaisir rejaillit sur ses performances. L’ascenseur n’attend pas. Promu arbitre assistant fédéral 3 dès sa première saison, Huseyin se retrouve en National, en compagnie d’un certain Sébastien Moreira, qu’il a suivi jusqu’à présent et avec lequel il officie assez souvent en Ligue 1. « Avec Sébastien, c’est forcément plus facile, car il y a surtout un lien d’amitié qui nous unit ». Une montée directe en Ligue 2 plus tard, et le voilà déjà aux portes de l’élite en 2008. « Les six meilleurs assistants montaient en Ligue 1. J’ai fini septième, mais il y a eu un désistement. J’ai eu de la chance… ».
La belle histoire ne s’arrête pas là. Son premier match en Ligue 1, vécu du côté de l’Abbé Deschamps pour un Auxerre - Nantes est avalé avec délice. « Je vous assure, ça m’a marqué, parce que c’était la première fois. Pour un passionné comme moi, se retrouver dans un grand stade, c’était quelque chose ». Trois saisons suivent. Elles se déroulent sans anicroche, mais avec quelques moments cocasses. Antonetti par exemple ? « Oui, il m’a marqué aussi… C’était un jour à Drancy, en Coupe de France. À la mi-temps, il gueulait dans son vestiaire, j’avais l’impression qu’il était à un mètre de moi. C’est quelqu’un de bien, un bon mec qui dit les choses » confesse le Franc-Comtois, qui a accueilli dernièrement une autre bonne nouvelle.
Classé parmi les meilleurs arbitres assistants (NDLR : 12 e, mais dans les faits 9 e après de nouveaux désistements) lors de la dernière saison, le voilà nommé arbitre assistant international. En clair, les matches de Coupe d’Europe sont bientôt pour lui. « Pour cette saison, c’est mort logiquement. Mais à partir de juillet, quand les groupes seront faits, je pourrai commencer l’Europa League ». Une belle fierté pour l’intéressé, qui reste pragmatique. Toujours le sourire aux lèvres, il image : « En fait, je n’ai qu’un CDD d’un an. Cet écusson international, je veux le garder, mais les résultats sont renouvelables chaque année ». Il n’y a pourtant pas de raison que cette belle histoire prenne fin.

Le Pays

Claude Marthey réagit

En écho aux articles publiés hier dans nos colonnes concernant le mouvement de contestation des arbitres francs-comtois, Claude Marthey, qui est entraîneur de L’Isle/Doubs mais également l’un des responsables des éducateurs de la région, a tenu à donner son point de vue, notamment par rapport à la position du président de Ligue, Roland Coquard.
Claude Marthey explique ne pas comprendre pourquoi, ni les arbitres à l’origine directe du mouvement de « grève », ni un représentant des éducateurs ne sont invités à la table ronde du 4 février prochain.
« Si on voulait faire de la provocation, on ne s’y prendrait pas autrement, lance-t-il.
En plus du président de la ligue, 25 personnes sont invitées à cette « table ronde » et, sur ces 25 personnes, il n’y a qu’un arbitre en activité, en plus invité en tant que président de CDA (Commission Départementale de l’Arbitrage). Et aucune représentation officielle de la famille des arbitres. Imagine-t-on une table ronde sur le prix du pain sans la présence du syndicat des boulangers ? Non ! Mais le président Coquard, lui et ses amis, oui ! Mieux, alors que les éducateurs et entraîneurs sont étroitement en contact avec les arbitres pendant les matches, ils sont totalement évincés de cette table ronde, et à qui demandera-t-on d’arbitrer et de se débrouiller pendant les rencontres et bien ce sera aux éducateurs. Je ne demande pas à ce que ce soit moi qui sois invité au titre des éducateurs, même si je pense venir malgré tout à la réunion, mais au moins le président de l’amicale… En tout cas, il est facile d’allumer le feu, de l’entretenir par fierté déplacée ou par susceptibilité exacerbée et après « débrouillez-vous » ! ».

Le Pays

24 janvier 2012

Réaction du président de Ligue

Le président de la Ligue estime que cette fronde des arbitres est peut-être le premier coup d’une partie d’échecs électorale.


Daniel Bourlier en a visiblement gros sur le cœur. Hier, il n’a pas voulu s’étendre sur cette affaire, lançant juste : « S’ils ont des problèmes avec moi, ce n’est pas la peine qu’ils mettent tous les clubs en difficulté ». Son président, Roland Coquard, est lui bien plus bavard.
Président, quelle est votre réaction à la mise en indisponibilité des arbitres de Ligue, visiblement très suivie (environ 95 % d’entre eux auraient envoyé un mail hier) ?
Je vais juste dire que c’est polémique sur polémique, et que c’est téléguidé par certains dirigeants de l’arbitrage. Ils ont déjà dit suffisamment de fois qu’ils avaient porté plainte au civil contre Daniel Bourlier pour propos diffamatoires, et maintenant, ils continuent en se mettant en grève. Car pour moi, c’est une grève, ni plus ni moins. Ils pénalisent ainsi les clubs, et vont mettre à mal nos compétitions. Ce n’est pas normal que les clubs subissent tout ça, et là, franchement, je pense à eux.
Certains arbitres regrettent également de ne pas être conviés à la table ronde du 4 février prochain…
Mais nous avons invité les présidents de la CRA et des CDA, donc tous les responsables de l’arbitrage en Franche-Comté seront là ! Par ailleurs, cette table ronde, je m’étais engagé à l’organiser, et elle se tiendra, comme prévu… Et si je l’ai provoquée, c’est pour faire avancer les choses. Je n’en ai rien à faire qu’ils s’en prennent à moi, mais là, c’est nos clubs qui en paient les conséquences. Ils sont en train de se tromper de cible.
Comprenez-vous tout de même leur colère ?
Ils se sont jetés sur le mot escroquerie… Vous savez, je rentre d’un séminaire de présidents de Ligue à Rennes, et partout, on rencontre le problème des frais remboursés individuellement malgré le covoiturage. Il y a eu un laisser-aller de tout le monde à ce niveau-là.
Selon vous, pourquoi cette histoire prend-elle autant d’ampleur ?
Je n’affirme rien, mais je me demande tout de même si cela ne cache pas quelque chose (NDLR : cette année, un nouveau président de la Ligue de Franche-Comté sera élu). Je ne veux pas en dire plus, mais l’avenir me dira si j’ai raison. En attendant, j’espère qu’on sortira de cette crise par la grande porte.

Les arbitres comtois décident de poser le sifflet !

Les mails ont afflué hier au siège montbéliardais. En conflit ouvert avec la Ligue de Franche-Comté depuis des propos tenus à l’AG du 4 novembre, les arbitres régionaux ont annoncé leur absence des terrains à la reprise fin février… et ce jusqu’à la fin de saison !

L’escalade se poursuit, et on ne saurait dire ce matin à quel sommet d’incompréhension elle va aboutir. Ni même si le football régional ne va pas carrément tomber de l’autre côté de la falaise. Toujours est-il qu’hier, tout au long de la journée, le mail de la Ligue de Franche-Comté a connu une activité inhabituelle. Dans la colonne « messages reçus », des dizaines de lignes correspondaient en effet aux messages des arbitres de niveau régional. Avec, en substance, un seul credo : les hommes en noir annoncent un mois avant, soit dans le délai à respecter, leur indisponibilité à compter du 24 février. La veille de la reprise du championnat de Division d’Honneur. Et une semaine avant le retour de la LR2 et de la LR3.
Sébastien Moreira, arbitre de Ligue 1, est aussi celui qui mène actuellement la fronde des hommes en noir















« On n’utilise pas le mot de grève, précise d’emblée Sébastien Moreira, arbitre de Ligue 1 mais également président de l’Afaf Franche-Comté (Amicale Française des Arbitres de Football). Les arbitres se rendent indisponibles jusqu’à la fin de la saison, mais ils restent auprès de leurs clubs pour organiser des actions auprès des jeunes par exemple. Pour montrer que même si on les traite d’escrocs, ils ne sont pas à quelques euros près ». Cette vague de protestation, qui fait déjà d’importantes vagues, est la conséquence directe des propos tenus par Daniel Bourlier en fin d’année dernière (*). Une pique qui, sur le fond, semble tout à fait légitime. Mais c’est la forme employée qui a déclenché la colère noire des arbitres francs-comtois. « Moi, j’ai toujours dit que le fond peut être discuté, même si ce qu’il dénonce représente 3 % des déplacements, poursuit Moreira. Mais les arbitres ont été agressés verbalement et publiquement lors de l’AG lors d’un discours populiste, et le président de la Ligue surenchérit constamment. C’est scandaleux ».
Jeudi dernier, donc, à l’issue d’une nouvelle réunion, les hommes en noir ont opté pour cette fameuse « mise en indisponibilité ». Et ont pris le contre-pied des reproches formulés en demandant, dorénavant, à être dédommagés aux frais réels, et non suivant le barème suivi actuellement.
« Nos arbitres se sont aperçus qu’ils étaient les moins bien payés de France, reprend le président de l’Afaf franc-comtoise. Alors s’ils veulent revoir le système, eh bien qu’on adopte ces frais réels. On prend le barème fiscal pour les kilomètres, et on rembourse à côté les péages, les frais de repas, etc... On est parti d’un discours populiste qui concernait un nombre infime de cas, et on va arriver à une situation où les arbitres demandent beaucoup plus ». Avec pour principales victimes les clubs, bien entendu, car ce sont bien eux qui dédommagent les « sifflets » venant diriger les matches le week-end. « L’argent n’est pas le nerf de la guerre, enchaîne Loïs Gaume, l’un des trois porte-parole du mouvement de contestation avec Claude Ravier et Christophe Torres. Mais au lieu d’apaiser les choses, le président de la Ligue les envenime. Le but est d’éviter tout ça, mais c’est le seul moyen pour qu’on se retrouve autour d’une table. S’il croit que le temps va arranger les choses, c’est ahurissant ! Moi, quand j’ai un problème avec quelqu’un, je me mets autour d’une table et j’en discute ». C’est précisément ce qui est prévu le samedi 4 février (voir encadré). « Mais ils n’ont pas invité nos représentants, reprend Moreira, faisant référence notamment à MM. Gaume et Torres. La condition pour que ça s’arrange, c’est que l’on soit reçu à cette table ronde, et que Daniel Bourlier s’excuse publiquement de ses injures ». D’après nos informations, il ne faut guère espérer que l’une ou l’autre de ces doléances soit écoutée. De quoi plonger le foot régional pour quelques semaines encore dans un nouveau psychodrame « Ligue-arbitres ». Le deuxième en moins de dix ans…
(*) Lors de l’AG du 4 novembre 2011 à Besançon, Daniel Bourlier, président de la commission des finances de la Ligue, avait qualifié « d’escroquerie » le fait que certains arbitres ou observateurs d’arbitres effectuent du covoiturage, tout en se faisant chacun dédommager de manière individuelle. Des propos qui avait choqué les hommes en noir. La conférence de presse organisée le 22 décembre 2011 par Roland Coquard, le président de la Ligue, ainsi que Daniel Bourlier n’a ensuite pas eu l’effet d’apaisement escompté.

Le Pays

23 janvier 2012

AFFAIRE BOURLIER : LES ARBITRES NE REPRENDRONT PAS LA SAISON

Besançon. Depuis cette désormais célèbre pique lancée en assemblée générale de ligue par le vice-président Daniel Bourlier à destination entre autres cibles des arbitres, le temps n’a...pas fait son œuvre. Par contre l’idée d’une action « choc » a fait son chemin dans le camp des hommes en noir et jeudi soir, réunis au CIS de Besançon par l’AFAF et leur président Sébastien Moreira, les arbitres francs-comtois ont tranché : les 28 et 29 février prochains, « la première journée des matchs retours de DH se fera sans eux », a expliqué hier Sébastien Moreira. « Et le week-end suivant, il en sera de même en LR2 et LR3 (...) »
Les propos tenus avant les vacances de Noël en conférence de presse par le président Roland Coquard et son vice-président Daniel Bourlier n’y auront donc rien changé. Pas plus que la mise en place d’une table ronde autour de l’arbitrage !
Plus remontés que jamais mais surtout « profondément marqués », les quelque cinquante arbitres présents à cette réunion n’ont donc pas fait marche arrière. Car pour eux, « d’excuses il n’y a pas eu, jamais… » Et comme « les attaques diffusent ou directes continuent, comme dans les vœux du président, le PV du dernier bureau de ligue, etc., où cette fois Stéphane Moulin, président de la CRA est clairement mis en cause… », une motion a été prise et sera transmise lundi au président de la ligue. Tout comme les courriers individuels des arbitres signalant leur indisponibilité pour une durée indéterminée. Par contre « chacun expliquera dans un courrier au président de son club de rattachement le pourquoi du comment de la démarche et sa mise à disposition pour arbitrer bénévolement les jeunes pousses du club… »
Enfin, autre décision majeure : « Ils demandent leur passage au frais réel… On dit qu’ils s’enrichissent, eux souhaitent que les choses soient transparentes et que chaque euro qu’ils dépensent soit remboursé… » Daniel Bourlier souhaitait justement une chasse au gaspi, pas sûr que ce souhait des arbitres régionaux aille dans ce sens.
En attendant, si aucune date ni précision n’ont clairement été avancées quant à la table ronde, les arbitres régionaux ne refusent pas d’y participer, bien « qu’à certaines conditions ». Mais ne mettront pas pour autant un terme à leur action. « Ils iront au bout… »

Est Républicain
D.R.

9 janvier 2012

"Déjà s'excuser..."

S’il ne prend que rarement la parole concernant le football régional, c’est qu’on la le lui donne guère. Pourtant Michel Vautrot n’a pas son sifflet dans sa poche. La preuve.

Reparti en Jordanie où depuis plus deux ans déjà, il est missionné par le Prince Ali Ben Al-Hussein (notre photo), président de la confédération asiatique de football et vice-président de la FIFA pour former les arbitres, Michel Vautrot a accepté de livrer son sentiment.

Michel, vos cinquante années passées dans l’arbitrage, font de vous un sage parmi les sages. La ligue vous a-t-elle fait un appel du pied pour sortir de l’impasse ?

(Sourires) Vous plaisantez, il y a longtemps que « ma » ligue m’évite, à part bien sûr, les instances de l’arbitrage.

Pourtant ne venez-vous pas d’être l’invité d’honneur de la ligue Languedoc-Roussillon avec le président de la FFF ?

Hé si ! Comme je vais être prochainement l’invité de la Champagne-Ardennes pour un séminaire et une table ronde avec les clubs régionaux. Par contre, je vous assure que si j’avais été convié à l’AG à Besançon le 4 novembre dernier, je n’aurais pas laissé dire ce qui a été dit tant sur la forme que sur le fond qui méritaient des explications à charge et à décharge. Vous avez déjà vu un politique ne pas être applaudi quand il propose de diminuer les impôts ?

Mais ne trouvez-vous pas qu’on est allé trop loin dans le conflit ?

La faute à qui ? Le ballon est dans le camp de la ligue puisque les arbitres attendent des réponses à leurs démarches… (Hésitant) Je pense qu’il n’était pas judicieux de demander la tête de Daniel Bourlier (le vice-président), c’est un élu, tout comme je pense qu’il eut été plus facile pour lui de s’excuser !

C’est un peu ce que le vice-président a fait en conférence de presse dernièrement (notre édition du 23 décembre)

Il faut vraiment lire entre les lignes pour s’en persuader surtout quand il en rajoute une couche en parlant de ‘’fraude sociale’’ ce qui va relancer les aigreurs quand on sait qu’en fait c’est une indemnité forfaitaire liée au kilomètrage qui ne précise pas le mode de transport d’ailleurs que l’arbitre gagne ou perde de l’argent en prenant par exemple l’autoroute et les repas à sa charge (voir ci-après).

Mais que faire alors ?

Ce serait si simple de dire « je m’excuse » en face des représentants, non ? Certains ont oublié que les arbitres ont une mission de service public, comme les policiers et les gendarmes. La forme et la teneur des propos sont inacceptables, blessantes, surtout au moment où les arbitres sont de moins en moins nombreux et des cibles si faciles. Le fond l’est tout autant : laisser entendre que des arbitres s’enrichissent est faux. Quant à savoir si ce qu’ils font est moral, ça me fait bondir si on se place dans le contexte historique avec le pourquoi du comment !

Pourtant aujourd’hui faire des économies est primordial ?

Je n’ai jamais dit le contraire, la ligue a le pouvoir de changer les règlements, c’est de son ressort, qu’elle le fasse, qu’elle en parle avec la CRA (1) et les représentants des arbitres. Pourquoi Daniel Bourlier n’a-t-il pas abordé le sujet en conseil de ligue plutôt que de préférer d’utiliser la démagogie, le discours populiste en AG ? La seule vérité c’est que notre ligue, au ratio de ses licenciés, est l’une des plus productrices d’arbitres fédéraux dans toutes les catégories, tout en étant celle qui défraie le moins les arbitres (voir ci-contre). De ces résultats là on devrait être fier tout comme du travail fait par tous les acteurs de la CRA. Chapeau à eux car de ça on n’en entend pas beaucoup parler par les instances régionales.
Reste qu’il faut trouver une solution avant la reprise des matchs retour. Daniel Bourlier a reçu le soutien unanime des membres présents au dernier conseil de ligue (2), dont d’ailleurs l’un des vôtres, membre du bureau de l’AFAF (3). Comme il n’y aura pas de démission, la table ronde proposée reste la seule issue, non ?
Ce n’est pas quand on a fait pipi qu’il faut... Vous connaissez la suite. Je respecte tous les gens du conseil de ligue, mais je trouve tout ça un peu trop facile. Ce que je vais faire ? J’ai déjà prié le 24 décembre dernier lors de la messe de minuit papale que j’ai suivie au Vatican où j’étais invité et je me suis dit que nos arbitres comtois avaient été crucifiés comme le Christ... Ensuite, peut-être que si la ligue ne se mure pas dans ses certitudes et susceptibilités, les choses bougeront par le dialogue direct, mais pas sous la forme d’une table ronde.


Propos recueillis
par Damien ROSET

(1) CRA : commission régionale de l’arbitrage présidée par Stéphane Moulin.
(2) 17 membres du bureau de ligue étaient présents le 12/12, et cinq autres membres étaient excusés.
(3) AFAF : L’amicale française des arbitres de football dont le président de la section franc-comtoise est Sébastien Moreira, arbitre de L.1. Philippe Prudhon qui en est le trésorier, est également membre du conseil de ligue en tant que président du district de Haute-Saône. Et bien que signataire de la demande de démission, a apporté son soutien à Daniel Bourlier.