28 septembre 2007

Un sifflet à la barre

Arbitre de football, Antoine Isabey est surtout un haltérophile prometteur. Il participera à son premier Top Ten, samedi.
La vie n'est qu'une succession de choix, cruciaux pour l'avenir. Antoine Isabey, lui, a choisi de ne pas choisir. Entre le foot, version arbitre assistant (en DHR et DH), et l'haltérophilie, le Bisontin partage son temps entre deux sports qui n'ont pas grand-chose en commun. « Les deux sont une source de plaisir et je ne me vois pas me passer de l'un ou de l'autre », confirme l'intéressé. Ses plans d'avenir, en revanche, se font plus précis : « Autant je me vois mal devenir un David Matam parce que je ne sais déjà pas si j'en ai les moyens, autant je me verrais bien être assistant d'un grand arbitre plus tard... »
Le ballon rond lui offrira peut-être un avenir brillant mais c'est l'haltérophilie qui lui permet d'assurer le quotidien, jusque dans son emploi de manutention et logistique dans une grande surface d'électroménager bisontine. « à mon embauche, on m'a dit que mon profil de sportif et surtout le côté haltérophile pour manier les gros cartons étaient intéressants », confie Isabey, lequel s'amuse encore de son arrivée parmi les hommes forts.
Le jeune homme de 23 ans confie : « Cinq ans plus tôt, j'ai voulu faire du renforcement musculaire en complément du foot. Je suis allé à La Française et c'est là qu'on m'a expliqué que dans l'attente d'être majeur, je ne pouvais que faire de l'haltéro. Les deux premières saisons, c'était de l'entretien physique. C'est ensuite que je me suis pris au jeu... »

Repéré par les frères Pillot, Antoine s'est retrouvé à bonne école pour passer un cap chaque année. Ses records « perso » sont montés en flèche pour atteindre aujourd'hui 92 kg à l'arraché et 118 à l'épaulé-jeté. « L'objectif, c'est de passer rapidement à 95 et 120 », glisse celui qui tire en 85 kg.Pour sa troisième saison, le voilà présent dans le Top Ten du Doubs, samedi dans « sa » salle de La Malcombe. Une présence qu'Isabey apprécie à sa juste valeur : « Le Top Ten, c'est une récompense et un encouragement à travailler pour la suite comme par exemple pour le tournoi international de Tramelan, en Suisse, et surtout la première épreuve nationale, mi-décembre ».
Si Antoine abordera son premier Top Ten avec humilité, il ne cache pas que le plaisir sera au rendez-vous. « Ces deux dernières années, j'avais participé au plateau franc-comtois, organisé en marge du Top Ten. Là, je me dis que je suis dedans, mais encore loin de la gagne ». Mais le potentiel, lui, est bien là... sans quoi il ne serait pas dans le Top 10 samedi.
Article tiré du journal L'Est Républicain